Clara Ettedgui est née au début de l’été sur une terre rouge et chaude d’Afrique du Nord, à Marrakech.
De la première fois, elle se souvient de tout. Elle a quatre ans et un peu plus. Un après-midi, sa mère, Flora, lui propose des pastilles de gouache rangées dans une boîte métallique rectangulaire. Elle lui explique l’eau, bien rincer le pinceau, les différents verres, la clarté avant de changer de couleur. Elle est debout dans la salle à manger le matériel est déployé sur la table. Tout de suite un plaisir fou, la sensation de découvrir, de comprendre qu’elle y arrive simplement dans l’évidence. Le temps alors s’est suspendu, l’espace est devenu infini : elle a su qu’elle serait là toujours libre.
Entrée aux Beaux-Arts de Paris, elle sait qu’elle est au bon endroit au crissement de ses pas dans la cour du mûrier.
Diplômée, soutenue par Tony Grand, elle commence son travail de recherche. Sans relâche jusqu’à maintenant, dans la nécessité et la joie spacieuse, elle a produit.