Philippe Mangeot

Dans chaque série, Clara Ettedgui investit un motif simple et facilement identifiable : un cercle, une porte à Marrakech où elle est née, etc. mais elle en fait un champ de turbulences, une zone de haute tension où les arborescences des chemins imprévisibles de l’encre sur la feuille évoquent tour à tour les capillaires sanguins, les tracés de la foudre, les éclaboussures d’une tempête. En regardant ces feuilles de papier parfois très fragiles où elle fixe ses visions, j’avais en tête ces vers de Walt Whitman : « Est un cosmos…

Celui qui a l’amplitude de la terre, et la rudesse, et la sexualité de la terre, et la grande charité de la terre, et son équilibre aussi,

Celui qui n’a pas regardé pour rien par les fenêtres de ses yeux, ou dont le cerveau n’a pas donné audience à ses messagers pour rien. »

Clara me dit ce que ce travail doit à une période terrible qu’elle a traversée, ou plutôt à la façon dont elle en est progressivement sortie. Même sans le savoir, cela se sent : elle peint comme on fait face.

Philippe Mangeot

Lien vers la publication Instagram @philippeduke du 22 octobre 2022

Sa délivrance, Janvier 2022, Encres acryliques sur papier noir, 42 x 29,7 cm - © Clara Ettedgui - CE2022-0012

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Alain Chardon